“Toute forme est mouvement.
Le mouvement est l'essence de la forme”
Johannes Itten, enseignant au Bauhaus
Partout dans la nature s'écrit le sens d'un devenir, dans la forme de l'arbre, dans le lit du fleuve comme dans la forme de nos villes. Dans ces formes, nous lisons la genèse et le sens d'un devenir.
Le mouvement est le sens de la forme. Ces traces nous content notre histoire.
Elles disent à celui qui écoute le sens de notre monde, celui de nos vies, elles nous disent enfin le sens de nos villes et le destin de nos sociétés
Poïésis veut dire "faire", en Grec ancien.
Ce mot à l'origine de notre moderne poésie est donc d'abord un verbe, une action qui transforme et continue le monde.
Ni production technique, ni création au sens romantique, l’œuvre poïétique réconcilie la pensée avec la matière et le temps, et l'homme avec le monde. Elle est une communion des corps, une co-naissance et une reconnaissance par la rencontre, la lutte et l'accord dans la matière et le temps de la multitude des hommes.
Et c'est de cette rencontre dans le temps et la matière du monde que résultent ces créations collectives et impersonnelles des peuples, formes douées de rythmes, de sens et de poésie que furent dès l'origine nos architectures et nos cités.
C'est enfin par cette œuvre collective, matérielle et temporelle, que nous nous faisons un monde, une œuvre dans le monde qui est l’œuvre du monde.
C'est par cette œuvre que les hommes se reconnaissent comme appartenant à une même communauté humaine et qu'ils donnent une unité à leur irréductible multiplicité. Et c'est ainsi en construisant qu'une communauté se construit elle-même, scellant dans les pierres, le béton et le fer cette organisation vivante, unique et multiple à la fois qu'on appelle une cité.
Les éditions POIESIS ont été créées en 1994 par l'AERA (Actions, Etudes et Recherches autour de l'Architecture, de l'habitat et de la ville), devenue aujourd'hui Faire-Ville.
L'AERA a été fondée en 1992 par quelques architectes et étudiants en architecture, pour réveiller la conscience des milieux de l'architecture (universitaires et professionnels) qui avaient, et ont encore, une vue trop étroite et formelle des problèmes de l'architecture et de la ville.
Pour lutter contre cette tendance à se fermer sur elles-mêmes et à se couper des autres domaines de la pensée et de l'action, nous avons développé une réflexion transdisciplinaire et transculturelle touchant tous les domaines concernés par l'architecture, l'habitat, la ville et le rapport au territoire.
C'est ce que traduisent nos programmes de rencontres et de recherches. Ils réunissent, selon les thématiques —outre les architectes— anthropologues, sociologues, philosophes, historiens, artistes, ingénieurs, acteurs de la société civile…
Pendant dix ans (1994-2004), la revue POIESIS Architecture, Ville et Société humaine, collection thématique et transdisciplinaire autour de l'architecture et de la ville a rendu compte de ces travaux (15 numéros parus).
Au cours des années 2000, nos travaux se sont progressivement portés des questions architecturales vers les questions urbaines du vivre ensemble et des processus de production de la ville, de l'aménagement du territoire et du renouvellement urbain. Associant toujours plus les questions formelles aux questions sociales, politiques et culturelles où elles trouvent leur origine.
Depuis 2004, nous développons des projets éditoriaux qui sont le reflet de ces recherches et travaux.
Les éditions POIESIS sont dirigées par Stéphane Gruet.