11 06 2022
03 09 2022
Production Faire-Ville
Ce recueil d’expériences et de récits souhaite contribuer à une réflexion aujourd’hui centrale, au cœur des questions politiques et urbaines, à l’heure des crises urbaines, sociales et environnementales : qu’est-ce qu’habiter ensemble aujourd’hui ?
Dossier de Presse téléchargeable ici
HABITER AUTREMENT / FAIRE LA VILLE
ENSEMBLE
Vous pouvez télécharger ici le texte des témoignages
« Le jour où ce que l’on voulait faire se trouve dépassé par ce que l’on a fait, alors voilà le beau. » Alain
La coopérative Faire-Ville (ex AERA) s’est engagée en 2004 dans le développement d’une forme nouvelle d’habitat en coopérative d’accession sociale et participative, dite “co-participative“.
Il s’agissait de ressusciter, dans les conditions de production de l’immobilier “social”, la richesse des solidarités de voisinage, les liens sociaux et les échanges de proximité, pour former
comme des villages dans la ville…
Des habitants sous plafonds de ressource, souvent relégués en périphérie, qui n’ont le plus souvent pas accès aux emprunts immobiliers, ni au choix de leur habitat, se réunissent librement dès
l’origine d’un programme sur un site choisi. Ensemble, ils élaborent, dans des conditions maîtrisées de faisabilité, avec des professionnels à leur service, leur projet d’habitat autour d’espaces
partagés, afin d’y vivre selon les principes et les règles qu’ils se donnent collectivement. Car si « la ville naît de l’association des hommes » (Platon, Cerda), c’est aujourd’hui en y
habitant ensemble qu’ils réapprennent à faire la ville.
Le programme expérimental se voulait, dès 2005, coopératif, à vocation sociale et participative.
« Coopératif » au sens où l’on gagne à coopérer au quotidien pour partager tout ce qui gagne à l’être, entretien, espaces, services, charges et bénéfices.
« Social » au sens d’accessible à tous, sans discrimination aucune, mais aussi de retrouver un sens social au fait d’habiter ensemble, entre les mêmes murs, sous le même toit, afin de
redécouvrir les vertus de l’association humaine que l’on dit aux origines de la cité.
« Participatif » au sens où ce projet coopératif et social est programmé, conçu et géré par les habitants, et pour eux-mêmes, chaque projet étant, comme dans la nature, une création
originale édifiée par la vie même.
Quelques années plus tard la vie a pris sa place et s’est développée dans les premiers projets livrés. Il importait alors de mener une enquête sur la façon dont les habitants ont vécu le temps du
projet, puis de l’installation et de la vie, de les écouter parler de cette nouvelle forme d’habitation, telle qu’ils l’ont vécue et la vivent aujourd’hui.
C’est ce pari d’une nouvelle urbanité qu’il s’agit donc d’évaluer aujourd’hui au travers d’une enquête, d’un livre à paraître et de la présente exposition qui en donne un avant-goût, au travers
de témoignages d’habitants des premières opérations de ce type, (habitées) en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.
Ces témoignages se concentrent sur la vie collective, soit sur ce qui distingue essentiellement la vie dans ces projets co-participatifs de la vie de la plupart des habitants, dans les
logements classiques, individuels ou collectifs, en location ou en copropriété, « où l’on se dit à peine bonjour ».
En témoignent ces paroles d’habitants qui évoquent leur vécu au sein de ces résidences d’habitat ouvertes au plus grand nombre, où tous se connaissent et se parlent, où des enfants naissent et
grandissent comme dans un village, et où l’acceptation de l’autre dans sa différence nourrit l’intelligence et la richesse de la vie collective, mixte et démocratique, loin de tout entre-soi
communautaire.
Car il importe aujourd’hui de faire savoir que ces solidarités et ces échanges aux fondements de nos cités, ces traditions qui furent niées par « l’urbanisme moderne », lequel
voulut réformer nos sociétés, se réinvente aujourd’hui et que ce qui fut longtemps perçu comme une utopie se trouve souvent dépassé par la réalité.
Stéphane Gruet
Nota : Les aspects plus critiques de ces expériences vécues, tels que les problèmes de livraison propres à tout projet de construction, toujours difficiles à vivre, ne sont
pas évoqués dans le cadre de cette exposition qui met l’accent sur la qualité de la vie collective ; cependant, dans la mesure où ils suscitent dans ce type de projet co-participatifs des
mobilisations collectives, ils remettent en question tant les modes de production que les cultures professionnelles, et la gestion des relations avec les habitants qui en bout de chaîne
permettent le financement des projets, leur donnent leur sens et leur raison d’être.
Enfin cette évolution des modes d’habitat n’aurait pu se faire sans l’évolution dans le même temps des modes d’accession sociale à l’habitat et des statuts hybrides entre location et
accession à la propriété — tels que la SCIAPP, le PSLA, et le BRS —, et des professionnels qui se sont adapté aux formes participatives de programmation, et de co-conception des projets,
remettant ainsi en cause les traditions technocratiques des métiers qui ont trop longtemps imposé d’en haut aux habitants leurs modes de vie, sans leur demander leur avis.
Ces sujets plus techniques sont traités dans l’ouvrage en cours et cette part plus critique des témoignages sont transmis directement aux acteurs professionnels afin d’améliorer les process —
professionnels engagés, qui contribuent à développer ces démarches participatives ouverte à tous. Car à l’issu des décennies de production industrielle du logement, il est temps de restaurer les
circuits courts dans l’immobilier dont l’économie est devenue presque toute artificielle, et de remettre les habitants à l’origine et au centre de leur habitat et de la ville.
PORTES ET FENÊTRES
DES OUVERTURES ENTRE SOI ET LE MONDE
à la BIBLIOTHÈQUE de l'École d'Architecture de Toulouse
83 Rue Aristide Maillol, Toulouse
du lundi au jeudi de 8h à 18h et vendredi de 8h à 17h
Exposition présentée dans le cadre du Mois de l'Architecture Occitanie du 14 septembre au 14 octobre 2022
PORTES ET FENÊTRES
DES OUVERTURES ENTRE SOI ET LE MONDE
Si les murs ont vocation à exclure de notre maison le reste du monde, ce sont les ouvertures dans ces murs qui nous relient à lui. Ainsi pouvons-nous ouvrir — ou fermer — notre porte au visiteur, connu ou inconnu, venu de la nature ou de la cité. De même nous pouvons ouvrir ou fermer, à volonté, notre fenêtre à l’imprévu du temps, à la lumière ou aux regards venus du dehors.
Si notre maison recueille dans ses murs notre être pour son repos et préserve l’intimité des relations de notre foyer, les portes et les fenêtres, ouvertes dans nos murs, n’ont de sens que dans la mesure où nous nous établissons par elles dans un certain rapport avec le monde extérieur. Si donc par les murs de notre maison nous nous retirons du monde, l’ouverture nous relie à lui selon une certaine mesure qui est la nôtre. Et c’est ainsi que nous habitons le monde.
D’où sans doute le soin avec lequel nous définissons les dimensions et les proportions de ces ouvertures, d’une part à la mesure de nos corps et des vies qui demeurent dans nos murs, d’autre part en rapport avec leur nécessaire ouverture au monde, à leur environnement, à la lumière et au paysage, jusqu’à l’horizon d’un pays.
Car les portes et les fenêtres sont à la maison ce que la bouche et les yeux sont à une face d’homme, le moyen des échanges qui nous permettent de vivre. Tandis qu’au-delà de l’usage et de la construction, les ouvertures manifestent au dehors le rapport que nous établissons avec le reste du monde. Largement ouvertes ou réduites à une meurtrière, elles se font accueillantes ou défensives, ostentatoires ou secrètes, protectrices ou dominatrices, ordonnées en nombre, hiérarchisées ou anarchiques, et poétiques lorsqu’elles nous parlent des hommes et du temps qu’il leur fallut pour bâtir la demeure, et des usages dont les traces restent empreintes dans les pierres.
Ainsi nous établissons nous dans ce rapport si particulier, où, comme un enfant jouant à cache-cache met ses mains devant les yeux pour disparaître puis écarte les doigts pour voir si quelqu’un s’approche au-dehors, nous nous excluons du monde pour le sur-prendre et le comprendre par le cadre des ouvertures que nous ouvrons dans nos murs.
Car le cadre de l’ouverture, par sa hauteur, sa largeur et sa profondeur dans le mur, assure une médiation entre l’homme et le monde par cet art de bâtir, par lequel nous habitons le monde.
Et si « l’homme est la mesure de toute chose », c’est par l’architecture qu’il lui impose sa mesure, comme si le monde prenait sagement les dimensions que nous lui donnons.
Ainsi des variations infinies et des modénatures des architectures archaïques et classiques, traditionnelles bien avant de devenir académiques.
Mais si du point de vue extérieur de la composition et de la modénature, toute architecture peut être convoquée, plus rare est le point de vue premier qui nous occupe ici ; celui de la relation au monde et aux autres, à la nature ou à la cité, aux paysages de la libre nature comme des métropoles minérales, dont la marée s’étend à perte de vue.
L’architecture assure ainsi une médiation entre l’homme et le monde.
Et si l’on se pose les questions devenues cruciales aujourd’hui du vivre ensemble et de l’art d’habiter le monde, alors la fenêtre et la porte doivent être considérées comme ce qui donne son sens à l’architecture et à notre humanité même.
Car ce sont ces murs qui nous séparent et nous réunissent, auxquels les ouvertures donnent vie et qu’elles rendent habitables, qui régulent notre rapport au monde et aux autres, au cœur de la cité des hommes comme des terres inhabitées. L’architecture est ainsi la première incarnation du politique puisqu’elle nous permet, tout en étant séparés les uns des autres, de vivre ensemble au sein d’une même cité qui est comme une grande maison, tandis que chaque maison est une petite cité.
jusqu'au
27 11 2021
Un projet de
l'association RA-SYN
Exposition créée
avec le soutien de Faire-Ville
A SHELTERING ROOF
Un toit pour se rassembler
"A sheltering roof " est un projet humanitaire réalisé en Gambie dans le village de Kassi Kunda par l’association ra.syn.
L’objectif était la construction de salles de classe pour une école professionnelle par l’utilisation de matériaux naturels et locaux et la conservation des techniques de constructions traditionnelles.
Les grandes lignes de ce projet d’école ont été écrites par les habitants de Kassi Kunda accompagnés par l’organisation non gouvernementale NKA Foundation en 2016. Ils ont défini ensemble les enjeux et les nécessités.
L’association ra.syn est intervenue de manière autonome suite à ces accords entre 2018 et 2019. Son rôle était de concevoir et de réaliser une entité de l’établissement. Elle a elle-même levé les fonds nécessaires au projet et a recruté, en plus d’ouvriers locaux, une quarantaine de bénévoles internationaux qui ont participé à la construction durant les neuf mois de chantier. Le bâtiment a été livré en mars 2019.
L’école réalisée est une école professionnelle destinée à accueillir toutes sortes d’enseignements, notamment liés à la construction. Ainsi la réalisation elle-même de l’école a permis la formation de nombreux habitants du village.
Ce premier enseignement portait spécifiquement sur l’emploi de matériaux locaux et naturels ainsi que sur la diffusion de l’artisanat ancestral de la région qui est peu à peu délaissé par les nouvelles générations.
PIERRE DEBEAUX, l'artiste et le géomètre
Cette exposition met à l'honneur Pierre Debeaux, architecte, penseur et créateur d'exception. Il est certainement, dans notre région, l'architecte le plus inventif, le plus exigeant
et le plus original de sa génération.
Cette figure de l’architecture et de la culture artistique d'après-guerre nous laisse une œuvre d'une rare intégrité de pensée et d'une grande force plastique.
[…] Ceux qui ont connu Pierre Debeaux se souviennent d’un artiste intransigeant et d'un géomètre rigoureux habité par la passion du "maître d’œuvre", obstinément tendu vers son but.
Toute son œuvre transcende les cadres rigides de la pensée, la pesanteur et les contraintes, par l’harmonie d’une composition vivante, jusqu’à ce que le mouvement qui l’animait cessât d’être un moyen pour devenir une fin.
Pythagoricien en ce que la beauté du monde était pour lui d’essence mathématique, passionné de physique moderne et de musique contemporaine, il poursuivait une sorte de musique des sphères qu’il exprimait dans la matière austère et rude du béton armé.
Il y a un chemin toujours qui guide le visiteur vers la lumière par ces rampes et ces toitures d’herbe qui montent doucement vers le ciel et les horizons lointains. Les architectures de Pierre Debeaux sont ainsi prises d’un mouvement ascendant, de même que ses structures dynamiques auto-tendantes ; tout en lui aspirait au mouvement, à la libération, à la grâce aérienne d’une divine apesanteur. […]
Stéphane Gruet
Texte et biographie à télécharger
Commandez le livre "Pierre Debeaux, l'artiste et le géomètre", éditions POÏESIS
Pour voir le film (en 5 parties) réalisé par Pierre-Georges Guillonnet (ci-dessous)
04 02 2020 >
05 04 2020
Exposition photographique et sonore
de Pascal FAYETON
"Les murs autrefois construits autour de la ville la parcourent maintenant en tout sens, sous forme de dispositifs plus ou moins visibles dirigés non plus contre des envahisseurs éventuels, mais contre des citadins indésirables"
Zygmunt Bauman
LES VIGIES
Imaginaire de la frontière à l'intérieur de la ville rose
Frontière imaginaire, on ne la désigne pas mais on m’en parle comme d’un rempart. On la connaît mais on ne s’en rappelle pas.
Les grandes pierres ont dans la ville des caractères archaïques.
Ces objets difformes rapportés de grands chantiers ont été couchés, dressés, stabilisés.
Leurs formes sont puisées dans le registre « naturel ». Avec leur air de rien, ces installations que je nomme vigies, se refusent à l'élitisme et s’adressent à chacun. Les vigies convoquent un
imaginaire de sentiments contradictoires, d’appartenance et
d’exclusion, de mise en sécurité et de mise en danger, de sérénité et d’inconfort. Je souligne la silhouette et le volume sculptural qui font la singularité de chacune et m’intéresse à l’aire
qu’elles circonscrivent.
Je les trouve nettement rassemblées dans les quartiers périphériques, telles les bornes délimitant l’empire. Je me demande si les vigies ne tracent pas une défense imaginaire contre les rêves
barbares ou bien, monolithes, font-elles resurgir la préhistoire ?
Urbaines, les Vigies ouvrent le passage entre deux espaces, l’un parcouru au quotidien, l’autre obscur et tumultueux.
03 10 2019
25 01 2020
TEXTES ET IMAGES
de la collection POÏÉSIS
1994-2019 : 25 années,
éditions POïÉSIS-architecture
Exposition produite par Faire-Ville
*Friedrich Hölderlin
“L'HOMME HABITE EN POÈTE”*
le vendredi 29 novembre 2019 à 18h30
conférence croisée des acteurs de cette histoire venus pour l’occasion, suivie d’un débat
« Revues et livres d’architecture, quelles attentes aujourd’hui ? »
>> Dossier de presse à télécharger
À l’occasion des 25 ans des éditions POÏESIS, Faire-Ville présente une exposition rétrospective des quinze titres de la revue et d’un ensemble d’ouvrages publiés à ce jour.
Ces titres relèvent d’une “collection” attachée depuis un quart de siècle à la diffusion des travaux de l’AERA et de Faire-ville, présentés au Centre Méridional de l’Architecture et de la Ville [CMAV] ou au Centre des Cultures de l’Habiter [CCHa].
Nous remercions à cette occasion tout ceux qui ont participé d’une façon ou d’une autre à ces travaux et publications : intervenants de tous horizons et de toutes cultures, architectes, penseurs, artistes et photographes, citoyens et habitants… dont les noms, trop nombreux pour être rappelés ici, se trouvent dans les ouvrages auxquels ils ont contribué.
Les textes et images présentés ici ont été soigneusement choisis dans un soucis de clarté thématique et pour donner une idée synthétique du contenu de chaque publication — et non seulement en fonction de leurs qualités particulières.
Pour cette date anniversaire nous avons voulu mettre en perspective, pour vous comme pour nous, un chemin de pensées et d’expériences partagées durant 25 ans, autour de notre engagement. Cet engagement, manifesté rétrospectivement par le chemin parcouru depuis l’origine de la revue en 1994, s’est efforcé au travers d’une approche transdisciplinaire et transculturelle autour de l’architecture et de la ville de remettre notre art et nos pensées au service de la communauté humaine, une et multiple, qu’ils se doivent de servir et d’exprimer.
Il s’agit enfin de sortir des impasses de la modernité industrielle et technique, de notre mode de développement civilisationnel pour que nos œuvres, le monde que nous nous construisons chaque jour, puisse renouer avec la nature et la vie trop longtemps occultées, et redevienne l’expression d’une humanité réconciliée.
C’est dans cette continuité liant la pensée et l’expérience dans une même démarche poïétique, — c’est à dire créative —, que les prochains ouvrages à paraître dès la fin de cette année aux éditions Poïésis évoqueront les développements pratiques dans le domaine de l’habitat et l’aménagement urbain participatif, puisque c’est en construisant ensemble que nous nous construisons comme communauté humaine.
« L’homme habite en poète » écrivait Hölderlin, ce qu’il faut entendre au sens du verbe grec poïen, et de la poïésis, à l’origine de notre moderne « poésie ».
Le verbe Poïen veut dire faire, créer au sens initial, avant que le christianisme, la révolution industrielle, le génie romantique, et les mythes technologiques, n’aient éloignés les hommes de la terre.
« L’homme habite en poète » en se faisant son propre monde. Il habite le monde à sa façon, dont résulte la poésie de nos maisons. L’animal, niche ou se terre, l’homme construit entre ciel et terre. Tous se protègent, mais seul l’homme habite en poète, créant sa maison dans le monde, regardant l’infini par sa fenêtre.
Ici commence l’architecture ou l’art d’habiter le monde, puis la ville avec ses temples et ses palais. Jusqu’à ce que nous nous y enfermions et que sans horizon nous oublions que le monde est encore là, au-delà, et que la nature nous comprend bien plus que nous ne la comprenons.
10 04 2019 >
27 07 2019
Photographies de
David BANKS,
architectures contemporaines et étude sur le sanctuaire de Lourdes.
Exposition proposée par Faire-Ville
Événement dans le cadre du Mois de l'Architecture
STRUCTURES ET LUMIÈRES
David BANKS est un londonien qui, passionné depuis l'enfance par la photographie, en a fait sa profession.
Après avoir travaillé pour le monde de la mode, David Banks choisit de s'atteler à des sujets plus personnels.
Il se penche ainsi sur les différents aspects de la nature humaine mais s'intéresse également les lignes urbaines.
"En marchant dans les rues de Londres quand j'étais enfant, je regardais à travers mon viseur la ville. Londres était devenue claire et nette. En cherchant de l'air frais, j'ai eu tendance à regarder vers le ciel et mon oeil découvrit des lignes verticales. Je ne savais pas que la ligne allait devenir ma principale inspiratrice et allait transformer mon regard à tout jamais."
Sur son travail sur le sanctuaire Notre-Dame de Lourdes : “Ce que les milliers de pèlerins religieux au sanctuaire de Lourdes proprement ne voient pas : le point de vue d’un architecte.
Nous avons voulu projeter une autre lumière sur ce domaine. Par mon style photographique je suis attiré par les lignes et les géométries, je cherche les contrastes entre la lumière et l’obscurité qui augmentent le dramatisme des images, et qui donne au spectateur une nouvelle dimension à ce qu’il ou elle regarde.”
Dossier de presse à télécharger
Photographies d’architectures ou architectures photo-graphiques, de David Banks.
Architecture et photographie ont rarement été portées à un tel degré de convergence où l’arkhe-tektone (la construction selon le principe) et le photo-graphein (l’écriture de la lumière) se marient au point qu’elles nous semblent procéder d’un même et unique principe. Tout se passe comme si ce point où les réalités les plus hautes selon Pythagore, les nombres et la géométrie, et la lumière la plus vive, rencontrant la matière des choses, par ses rythmes et vibrations, révèlent une même vérité les unes selon l’intellect et l’autre selon la “divine nature”.
Car dans ces expressions qui sont autant d’impressions, comme on le dit d’un livre, écrit dans la langue universelle de l’architecture, c’est la lumière qui est sans cesse magnifiée, révélée comme vérité première par la matière même de nos œuvres.
Mais trêve de philosophie laquelle n’a jamais su rendre compte du miracle d’un accord sensible, de cette incalculable harmonie et de cette subtile émotion qui émane de chacune de ces images, toutes différentes et pourtant animées d’une même âme qui communique sans mots ni concepts avec les autres âmes et nous parle dans la langue universelle de l’art.
Les rythmes et les symétries (summétria) que les grecs nommaient « Eurythmie », soit le bon rythme, le contraste du noir et du blanc, et ces lignes tendues dans l’ombre par la lumière, caractéristiques du style de David Banks, partout soulignent l’architecture des choses, à moins que ces architectures n’aient d’autre fonction ici que de célébrer la lumière et sa vocation à donner vie à tout ce qui la retient.
Car c’est cette « révélation » que les grecs appelaient « théophanie » mêlant l’idée du divin et de la lumière, à la façon des colonnes du Parthénon, de l’oculus lunaire du Panthéon à Rome, des hauteurs de Sainte Sophie de Constantinople, ou des marbres blancs du Taj Mahal, c’est cette théophanie que David Banks voit partout se manifester de la façon la plus inattendue, sur les structures en béton brut en apparence les plus banales, sur les coupoles de verre comme sur les simples marches d’un escalier, et jusque dans ces architectures saint-sulpiciennes de Lourdes, désertée par la foi des commencements, pour ainsi dire transfigurée par la lumière sous ce regard attentif et d’une sensibilité si rare, qui, sans avoir rien a priori de religieux, manifeste ici par la matière de l’architecture la transcendance de la lumière.
Stéphane Gruet,
architecte, philosophe, directeur du CCHa
vernissage / mardi 16 avril 2019 à 18h30
05 12 2018 >
30 03 2019
Exposition proposée par Faire-Ville, en partenariat avec l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Toulouse.
Relevés réalisés par les étudiants DSA Risques majeurs de l'École Nationale Supérieure Paris Belleville, sous la direction de P. Chombart de Lauwe et C. Hanappe, enseignants à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Belleville.
NAISSANCE D'UNE VILLE
La jungle de Calais
VERNISSAGE le 5 décembre à 18h30
Conférence de Cyrille HANAPPE, architecte, professeur à l'ENSAPB
"De la Jungle de Calais à la Ville accueillante"
"Le camp de migrants est plus qu’un bidonville, il est plus qu’une ville, il est le laboratoire de la ville du XXIe siècle.
Multiculturelle, solidaire, écologique, dynamique, sympathique mais aussi sale, chaotique et mal équipée, la «jungle» de Calais n’est pas née d’un idéal utopique, mais de ce mélange de hasard et de nécessité qui fit naître toutes les grandes villes de l’Histoire. La jungle est le village du monde, le quartier de l’humanité, le forum des sociétés." (C. Hanappe, Libération, 06/03/2016)
On a beaucoup parlé de la « jungle de Calais » comme d’un problème politique à résoudre, ou comme d’une honte pour nos sociétés développées, dans tous les cas comme quelque chose qui ne devrait pas être.
Or ces « bidonvilles », ces îlots « d’habitat insalubre », ces « camps » anciens et actuels quel que soit le nom que les autorités leur donnent, furent autrefois, par durcissement progressif, à l’origine de nos anciens villages, faubourgs et villes.
Mais tandis que nous ne savons plus « faire ville », avons-nous réalisé que ce qui se passait sous nos yeux dans ces lieux dépourvus de tout, par des groupes humains migrants qui ne parlent pas la même langue, pouvait bien être ce qui précisément nous manque le plus cruellement aujourd’hui ; ce que nous ne savons plus produire, avec nos moyens industriels de conception et de construction, d’une manière pour ainsi dire « naturelle » (au sens ancien de ce qui naît (natus/natura) et se développe par soi-même)
L’accord naissant d’une multiplicité humaine dans la matière et le temps d’un site où par l’œuvre collective des rapports humains s’établissent durablement, c’est là en effet ce que nous appelons « la naissance d’une ville ».
Nulle directive d’aménagement, ni règlement d’urbanisme, ni planification industrielle ne précède ce phénomène né d’une association humaine et conduite par la nécessité.
L’humanité est ici première, entièrement requise à cette création collective à laquelle dans l’urgence et le dénuement tous participent. L’exact contraire en somme de nos quartiers modernes (ZUP ou ZAC), objets techniques entièrement planifiés et exécutés sans participation aucune de leurs habitants.
Or c’est là peut être, dans le dénuement et l’urgence la plus cruciale que nous pouvons redécouvrir une ville à sa naissance, une de ces villes auxquelles nous ne savons plus « donner la vie ».
C’est pourquoi nous proposons, avec cette exposition au CCHa, des relevés et notes des étudiants de l’École d’Architecture de Paris-Belleville de revenir sur la naissance de ce qui, à bien des égards, pourrait bien être aux origines de nos propres villes, à une époque où les populations fuyaient la violence et la famine pour s’établir en des lieux inoccupés.
C’est, en Europe, à notre époque d’urbanisation entièrement normée et planifiée, le plus souvent sans participation des destinataires, une occasion unique de redécouvrir la façon dont les formes urbaines s’établissent « naturellement » par la rencontre d’une multiplicité humaine et d’un territoire.
Car si toute civilisation se donne à lire dans l’établissement d’une ville, la jungle de Calais fut récemment une occasion extraordinaire d’assister à la naissance d’une ville, libre puisqu’illégale, engendrée par une multiplicité humaine d’origines très différentes, réunie par un même horizon.
Les formes d’habitat et d’urbanité qu’ainsi ces hommes déterminèrent en s’organisant sur un site sans aménagement préalable, se révèlent alors d’une extraordinaire richesse, humaine, sociale et spatiale, et d’une étonnante adéquation aux besoins immédiats de leurs vies si diverses.
Ainsi sommes-nous renvoyés à nos ZUP et à nos ZAC, entièrement normées et planifiées, et où tout est conçu de façon standard, pour les futurs habitants, mais sans eux, et qui pour cette raison probablement peinent tant à prendre vie et à former une ville digne de ce nom.
Ici, aux extrêmes d’un territoire et dans des situations humaines extrêmement précaires, sans moyen ni assistance des autorités, des hommes ont fondé les prémices d’une ville, à laquelle n’a manqué que le temps et les moyens matériels pour faire une ville véritablement « durable ».
Et il est heureux qu’avant que les bulldozers n’aient effacé cette ville naissante de la surface de la terre, il en est qui, étudiants et enseignants des écoles d’architecture se soient posé la question de la sauvegarde de cette création si profondément humaine et rare, d’une « ville » à laquelle, aujourd’hui, nous ne savons plus donner naissance. Plus encore, nous la détruisons quand elle naît d’elle-même, aveugles que nous sommes, aliénés par l’idéologie exclusive et mortifère d’une pensée technique ou esthétique, qui nie la vie ou la nature quand elle se manifeste d’elle-même, sans autorisation, ni plan.
Stéphane Gruet,
architecte, philosophe, directeur du CCHa
à partir du
08 09 2018
Exposition proposée par Faire-Ville, produite par Jean-Luc Aribaud avec la participation du Château d'eau
Pour en savoir plus :
PASSAGES, Relier ce qui fut dispersé
Photographies de Jean-Luc ARIBAUD
03 10 2018 / RENCONTRE
Dans le cadre de l’exposition, rencontre avec Jean-Luc ARIBAUD, photographe, poète, éditeur
"Paysages profanes et paysages sacrés sont ici ramenés au même niveau pour dire que l’espace, après la pure définition géographique, est aussi une construction mentale propre à chacun." J.-L Aribaud
L’architecture, premiers signes de l’homme, première trace d’une rencontre entre des hommes et une terre, premiers faits culturels donc, faits d’art et de techniques — qui furent à l’origine un même mot techne — ; ces signes seront aussi les derniers témoins du passage des hommes sur une terre, sur la terre...
Mais ces architectures inscrites au cœur des horizons nous parlent ici à chaque âge d’autres « passages », de ceux qui lient la terre au ciel, signes dressés au-dessus des horizons et qui témoignent de notre rapport au monde, à la nature, à la terre et au ciel en même temps, comme si les hommes n’avaient eu qu’un seul et unique but : relier ce qui fut dispersé, séparé, comme ces enfants malheureux qui n’ont de cesse que de vouloir rassembler leurs parents séparés, rejouant éternellement le drame de la création toute entière.
à partir du
07 06 2018
Exposition proposée par l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Toulouse, en partenariat avec le CAUE 31 et Faire-Ville.
Produite par Agence MUSEO et amàco (atelier matières à construire)
Commissariat : Dominique Gauzin-Müller
Comité scientifique : Patrice Doat, Laetitia Fontaine, Hubert Guillaud
Événement dans le cadre du mois de l'Architecture 2018
vernissage le mercredi 13 juin à 18h30
Cette exposition regroupe les réalisations des 40 finalistes retenus pour le 1er Prix mondial des architectures contemporaines en terre crue Terra Award en 2015.
Ces exemples inspirants issus des cinq continents, réalisés en adobe, bauge, blocs de terre comprimée, pisé ou torchis, incitent à la redécouverte d’un matériau abondant et bon marché, dont la transformation demande peu d’énergie.
C'est pour attester de sa modernité et contribuer à son essor que le premier Prix mondial des architectures contemporaines en terre crue a été lancé en 2015, sous l'égide de la chaire UNESCO "Architectures de terre, cultures constructives et développement durable".
Soutenu par de nombreux partenaires, ce TERRA Award valorise à la fois le courage des clients qui ont fait le choix de la terre crue, la créativité des concepteurs et les compétences des artisans et entrepreneurs.
En clôture de l’exposition "UNE ARCHITECTURE DURABLE : Les 200 colonnes de Climat de France"
29 05 2018 à 18h30
Présentation de l’ouvrage
"Pouillon : une architecture durable
et autres brefs essais"
De Stéphane Gruet, aux éditions Transversales
Conférence de présentation de l'ouvrage par Stéphane Gruet
en compagnie de Catherine Sayen
"Ignorée en son temps parce qu'elle se tenait comme hors du temps, l'architecture de Fernand Pouillon n'est-elle pas finalement la plus durable ?
Avec l'impératif d'une remise en cause de notre "modernité"dans ce qu'elle eut de plus illusoire et insoutenable, l'œuvre de Fernand Pouillon prend en ce siècle une valeur décisive. Pourquoi en effet ne pourrions-nous édifier à nouveau de belles et dignes constructions dont les rythmes, la matière, et les espaces qu'elles engendrent, sont tels que nul ne voudra plus les détruire ? Pourquoi ne pourrions-nous atteindre par l'art à cette présence d'une architecture et d'une ville qui semblent avoir toujours été, et qui sont, et qui seront toujours ?
Tel est le propos de Stéphane Gruet, à travers les "200 colonnes" de Climat de France à Alger, emblématiques à bien des égards de cette "architecture durable", et cinq petits essais en guise de pistes de réflexion pour l'avenir. Un entretien de Fernand Pouillon avec Hélène Roy le prolonge, et le conforte"
Événement dans le cadre du Mois de l'Architecture (18 mai - 18 juin)
17 02 2018
29 05 2018
Exposition produite par Faire-Ville avec le concours de l''association Les Pierres Sauvages de Belcastel
commissariat et textes Stéphane Gruet
Photographies de Lucien Drubigny,
Bernard Felix Dubor, Franck Gautré, Stéphane Gruet, Richard Ingersoll, Youcef Krache, Jacques Lucan, Jean-Luc Michel, Milan Neumann, Abdelhamid Rahiche, Amina Rezoug, Hervé Richard
UNE “ARCHITECTURE DURABLE” :
LES 200 COLONNES de FERNAND POUILLON
Climat de France, Alger, 1957
“Un architecte, un urbaniste ne doit pas faire vivre les hommes, les femmes et les enfants dans un cadre qui ne convient qu’à lui et à ses propres idées mais il a le devoir de
construire autour des habitants, autour de leurs ambitions, de leurs aspirations, de construire une ville faite pour eux, où ils aient envie de rester, de s’y distraire et de s’y cultiver
(…).”
Fernand Pouillon, Lettre au Ministre, Alger 1978
Avec l’impératif d’une remise en cause radicale de notre modernité dans ce qu’elle eut de plus illusoire et insoutenable, l’œuvre longtemps négligée de Fernand Pouillon prend aujourd’hui une
valeur décisive.
C’est lorsque Pouillon travaillait pour les plus petits que sa passion de bien bâtir était la plus grande. Et c’est là, sans doute, le sens premier d’une « durabilité » qui scelle par
l’ordonnance de l’architecture l’unité d’une communauté humaine
Mais cette œuvre est également « durable » par son matériau et sa construction, par l’économie de sa conception et de sa mise en œuvre ; une économie qui part des hommes, de la matière et du temps qu’il faut pour bâtir, et non d’un calcul spéculatif.
L’adaptation aux usages de vies nombreuses et de résistances aux affronts du temps, ces adaptations et marques de résistances anoblissent la construction au lieu de la corrompre, faisant de ces constructions, sans apprêts ni travestissements, une histoire profondément humaine, qui au-delà des difficultés quotidiennes gagne en dignité et en poésie.
14 10 2017
03 02 2018
Dessins et maquettes réalisés par les étudiants des studios S51B et S61B de l’école d’architecture de Toulouse sous la conduite de Simon Campedel, Yann Chereau, Damien Guizard et Laurent Tournié.
vernissage /
jeudi 19 10 2017
La maison FARNSWORTH (1946 -1951) U.S.A.
Ludwig Mies van der Rohe, architecte
Exposition de dessins, maquettes et photographies de l’une des maisons les plus emblématiques du mouvement moderne.
Si les œuvres des grands maîtres nous permettent de comprendre ce que peut être la tradition, elles nous convoquent aussi à réaliser que malgré les spectaculaires avancées technologiques du siècle dernier, les grandes questions de l’architecture n’ont pas véritablement changé depuis son commencement…
La construction est-elle une partie de l’architecture ?
L’architecture n’est-elle que de la construction ?
En quoi la technique ne suffit-elle pas à fonder une pensée constructive ?…
(À quelle définition de la forme cette œuvre peut-elle se rapporter, et quelles sont ses relations avec la structure et/ou la construction ?)
En quoi la conception de l’espace bâti est-elle liée à celle de la mise en œuvre, et laquelle des deux précède l’autre ? Que signifie dimensionner ? Si Mies nous rappelle que « Dieu est dans les détails », est-ce pour nous inviter à le chercher en contemplant non plus les choses elles-mêmes, mais ce qui les sépare ou ce qui les relie ?
Pourquoi (et en quoi) la Nature nous regarde-t-elle autant que nous pouvons la contempler depuis la maison Farnsworth ?
2 06 2017 >
30 09 2017
Exposition créée par l'association Architectes Sans Frontières
Événement dans le cadre du Mois de l'Architecture - 18 mai > 18 juin
vernissage
mardi 13 juin
PROCESSUS D’UNE ARCHITECTURE SOLIDAIRE
Cette exposition en 2 parties — EXPONOMADE #1 et #2— est née de la collaboration de l'association Architectes Sans Frontières Toulouse avec les étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse au travers de workshops mensuels.
EXPONOMADE #1, exposée à l'ENSA Toulouse, présente l’association Architectes Sans Frontières et les travaux menés par les étudiants dans le cadre de leurs stages ainsi que leurs témoignages de collaborations à des expériences solidaires.
Avec EXPONOMADE #2, l'accent est mis sur les processus d'élaboration des projets et les travaux des ASF, à partir de trois thématiques associées aux mots clés : « sensibiliser, coopérer et bâtir».
Trois Projets Phares racontent les expériences nées de résolutions de problèmes architecturaux et sociaux actuels. Ils relatent aussi les rencontres, la cohésion et la coopération des membres d’ASF avec une ou des population(s) défavorisée(s).
L’association Architectes Sans Frontières (ASF), association à but non lucratif fondée en 1979, a pour vocation de défendre le principe d’une utilité sociale de l’architecture. Face aux inégalités et aux mécanismes de ségrégation et d’exclusion dans l’utilisation et l’occupation des espaces bâtis, ASF propose des formes de pratiques professionnelles adaptées. Une approche qui se veut ouverte à la diversité des cultures et des sociétés, qui intègre la parole des exclus ou des démunis et répond à un partage plus équitable de cet espace.
09 03 2017 > 27 05 2017
V E R N I S S A G E
> jeudi 9 mars
> 18h30
G A L E R I E 1
Exposition créée par le Pavillon de l'Arsenal, Centre d’information de documentation et d’exposition d’Urbanisme et d’Architecture de Paris et de la Métropole parisienne.
Commissariat scientifique : Encore Heureux architectes, Julien Choppin & Nicola Delon
Conception graphique : Camping Design
Illustrations : Bonnefrite
MATÉRIAUX / RÉEMPLOI / ARCHITECTURE
Consommer « plus de matière grise » pour consommer « moins de matières premières » est l’un des enjeux de cette manifestation qui convoque l’intelligence collective pour reconsidérer la matière de nos constructions.
75 projets montrent le potentiel du réemploi et la possibilité d’une nouvelle vie pour des matériaux usés dans tous les lots du bâtiment :
à Bruxelles, les briques de seconde main construisent les pavillons d’aujourd’hui, dans le Massachusetts, les portiques d’un viaduc autoroutier structurent une villa, à Saint-Denis, le bardage refusé pour un centre commercial enveloppe désormais la prestigieuse Académie Nationale Contemporaine des Arts du Cirque, à Madrid, les tuiles d’hier cloisonnent et transforment un lieu culturel d’avant-garde, à Bali, des centaines de fenêtres à claire-voie habillent un hôtel, en Alabama,
72 000 dalles de moquette portent la maison de Lucy, même le futur siège du Conseil Européen à Bruxelles se pare d’une façade composée de 3 000 fenêtres récupérées.
Le réemploi ouvre un immense catalogue de possibles : bétons préfabriqués, pilotis maritimes, traverses de chemin de fer, enrouleurs de câble, plaques de plâtre rejoignent les déchets du
quotidien pour devenir fondation, parement, isolant acoustique, structure, façade, etc.
G A L E R I E 2
Exposition créée par Elise Arnaud et Lucie Pachot,
Compagnons Bâtisseurs
Le terme Compagnon signifie “celui qui vit, accompagne, partage ses activités avec quelqu’un”.
L’association des Compagnons Bâtisseurs, forgée sur ces valeurs, a pour mission d’accompagner des familles en difficulté en leur apportant une aide technique et pédagogique afin de réaliser des travaux d’amélioration de leurs habitats.
Du déroulement des chantiers en auto-réhabilitation accompagnée à la satisfaction du « faire soi-même », des échanges de savoirs à la vie d’un atelier de quartier et aux liens qui y naissent, cette exposition témoigne de la vie au sein de l’association à travers des dessins, des photographies et des entretiens d’habitants.
Mettant en avant la solidarité, la transmission des savoir-faire, et la richesse du faire-ensemble, ces “Récits de chantiers” présentent une autre manière de construire et d’habiter. Ils témoignent d’une dynamique à l’échelle de l’habitat mais également à celle du quartier et de la ville.