L'œuvre et le temps IV, Analytique ; L'architecture, le temps, la ville
L’architecture, régie par la géométrie, intègre d’ores et déjà le temps dans sa composition, par les rapports irrationnels, les rythme et les ornements… Cette temporalité d’origine subjective et
poétique, propre à l’art poïétique, confère à la composition un mouvement de vie, l’expression d’une âme.
Mais l’architecture aujourd’hui veut effacer de ses parfaites images toute trace du temps : celui de sa conception, de sa construction, de ses matières et de ses techniques de mise en œuvre,
jusqu’à rendre réelles ces idées intemporelles que Platon voyait hors du monde. Les restaurations elles-mêmes les falsifient et trahissent leur mémoire. Nos architectures ne savent plus vieillir
parce qu’elles nient le temps. Il nous faut aujourd’hui retrouver les voies de cette œuvre collective, matérielle et temporelle, qui est celle de la vie et non de la raison.
L’altérité, la matérialité et la temporalité des processus de production déterminent, par-delà nos plans, les formes de l’architecture et de la ville et leur confèrent sens et poésie. Seule en
effet l’œuvre d’une irréductible multiplicité d’acteurs dans une matière et un temps partagés sait produire une ville adaptée à la complexité propre de sa société. Autrement dit, un développement
durable passe par la participation de tous à l’œuvre de la ville.
152 pages - 12 € - ISBN 978-2-9518953-0-0